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Au bout de ma phrase

Elle s'appelle Elise. Il s'appelle Grégoire. Quelque part entre eux, il y a moi. Ma plume qui déshabille. Crue et incisive. Comme un spot qui vous ébloui et qui met en lumière une vérité, et puis une autre...

Grégoire

J’ai encore eu droit à une de ses crises d’hystérie. Je les sens presque venir maintenant. Son silence qui devient pesant, sa façon de me regarder, froidement. Elle n’exprime ni la colère ni la déception. Elle n’exprime plus rien. Quand elle est comme ça je sais que les prochaines minutes vont être intense alors j’allume une cigarette et je la regarde, décomptant les secondes jusqu’à ce qu’elle se mette à hurler. Parce qu’Elise ne crie pas, elle hurle.Dès l’instant où la flamme a jailli de mon briquet, Elise s’est levée d’un seul mouvement, les lèvres pincées, le corps raide de nervosité et sans un mot, a saisi le cendrier le faisant valser dans le meuble dont la vitrine a explosé en mille morceaux. Je ne sais pas si la vitre était fragile ou si la violence de son geste n’aurait pu empêcher n’importe quel vitrage de se briser mais rapidement je vis celle-ci se teindre d’un rouge éclatant.J’ai posé mon regard sur sa main. Elise aussi. Alors elle s’est assise et s’est mise à pleurer. Elle ne m’a pas insulté, elle n’a pas essayé de me frapper. Elle n’a pas  hurlé. Elle a juste sangloté, de plus en plus fort, a en être prise de spasmes. Son mascara coulait sur sa joue, maculée par le sang présent sur sa main, son nez coulait et ses cheveux étaient en bataille. Mon Elise n’était vêtue que d’un top noir et d’un slip assorti mais je ne l’ai jamais trouvée aussi belle qu’en cet instant- là.De la voir assise par terre, dans une profonde détresse émotionnelle, a suscité en moi un désir incontrôlable de la prendre dans mes bras, de la serrer fort.Et c’est ce que j’ai fait. Je me suis assis derrière elle. J’ai passé mes bras autour d’elle et caressé sa nuque du bout de mon nez, sentant à plein poumon son parfum, son odeur qui m’était déjà familière mais dont j’ai trouvé les effluves terriblement grisantes à m’en faire oublier l’aspect complètement surréaliste de la scène.Elle s’est tournée vers moi, j’ai posé mes lèvres sur les siennes. J’avais tellement envie d’elle en cet instant, j’avais envie de la dévorer et je sentais en elle le même désir. Comme un feu brûlant qui nous reliait, nous étions l’un et l’autre une seule et même personne.Je l’ai allongée sur le sol, un sol jonché de bris de verre mais nous n’en avions rien à faire, nous avions besoin de nous aimer.Je n’ai pas pris la peine de la déshabiller, je me suis introduit en elle appréciant chaque seconde de mon va et vient. Je l’entendais gémir et j’aimais ça.Et puis un gout de fer a envahi ma bouche, une douleur intense, la sensation d’étouffer. J’ai vu son regard absent et j'ai compris.

Grégoire
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